samedi 14 septembre 2013

Les métiers de l'art et l'artisanat en France :
professions de l'avenir ?

Selon la Chambre de Métiers, l'artisanat est la promesse de l'emploi futur

Lorsqu'on se promène dans les rues des grandes villes telles que Paris, Lyon ou Marseille, on est tenté de se demander si, en France, l'artisanat existe toujours. Et si, surtout, il y a des chances qu'il survive les années de crise... Et pour cause.

Toutefois, les chiffres de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat redonnent plutôt espoir. Selon eux, il y aurait 3 millions d'artisans en France, repartis sur 930.000 entreprises. Plus positif encore : chaque année, l'artisanat embaucherait quelque 100.000 personnes. En plus, 300.000 emplois se libéreraient dans les prochains dix ans par des départs en retraite.

L'artisanat en France représente-t-il donc une garantie d'emploi pour l'avenir ? - Il paraît que la réponse à cette question dépend surtout de l'emplacement de l'entreprise qu'un jeune artisan veut créer ou, alternativement, par laquelle il veut se faire embaucher. Car l'observateur des entreprises dans les grandes villes a absolument raison : les artisans se concentrent moins sur les métropoles, mais plutôt sur un milieu rural ou de petites villes. Ainsi, juste 28 pour cent des entreprises d'artisanat sont implantées dans des villes avec plus de 200.000 habitants tandis que 41 pour cent se trouvent dans des communes plus petites et 31 pour cent en milieu rural. Autrement dit : l'artisanat se concentre aujourd'hui à des endroits qui sont moins envahis par les grandes surfaces d'origine internationales dont les services font sérieusement concurrence à ceux des artisans traditionnels.

Les métiers des artisans sont restés classiques : le secteur de la production prédomine toujours avec 430.000 entreprises contre presque 350.000 dans le bâtiment et 290.000 dans l'alimentation. Facteur positif : l'augmentation nette du nombre d'entreprises dans les métiers d'art. Comme dans les métiers des artisans en général, ce sont surtout les secteurs classiques des métiers d'art qui, un peu oubliés au cours des décennies, reprennent force : on observe l'installation de jeunes fleuristes, de bijoutiers, de designers de meubles modernes ou de maroquiniers. Le métier du graphiste qui, pendant quelques années, semblaient perdu face aux professions techniques a retrouvé son sens : entre-temps, les entreprises ont compris qu'un webmaster ou programmeur n'est pas en mesure de remplacer le graphiste "classique".
Copyright : Laure Malombe

vendredi 13 septembre 2013

Meubles modernes, meubles design - rêve ou réalité ?

Micro-trottoir : que les Français pensent-ils des meubles modernes et des meubles design ?

Que les Français entendent-ils par "meubles design" ? - La question n'est pas dirigée aux créateurs et artisans de meubles qui débordent de réponses, mais à la femme ou à l'homme "consommateur" qui vit avec ses meubles et, certainement, se pose d'autres questions qu'un professionnel.


L'équipe d'Art et artisanat en France a donc posé la question à des personnes rencontrées par hasard dans les rues - des personnes de différents âges et différents styles de vie. Et déjà la première dame interrogée (élégamment vêtue, d'une quarantaine d'années) évoque un problème qui tracasse beaucoup de personnes : "Les meubles design ?" Elle réfléchit. "C'est des meubles dessinés par un artiste... De toute manière, c'est des meubles pour des riches. Je pourrais les regarder, mais jamais acheter."

Le prix élevé des meubles design - par rapport aux meubles de grande surface - est pour plusieurs personnes la première association qu'ils ont avec le terme "meubles design". Une dame d'une cinquantaine d'années, par exemple, avoue qu'elle regarde régulièrement plusieurs catalogues de meubles design. "Mais juste pour le plaisir. Ils sont trop chers pour moi." Et un Monsieur un peu plus jeune qu'elle : "Je comprends les prix élevés, il s'agit souvent d'exemplaires uniques, et les artistes investissent beaucoup de travail dans leurs meubles. Mais je m'excuse - qui peut encore investir tant d'argent dans un meuble ? Nous sommes dans la crise !"

Les meubles design, objets de rêve irréalisable ? - "Franchement, non." La dame dans la trentaine hausse la tête. "Je préfère les meubles classiques. Les meubles modernes - les meubles design - n'ont rien de sérieux. On utilise le métal et le verre, ajoute des pieds tordus et une tâche par-ci par-là qui suggère le verre cassé, et on le déclare "moderne". Ce n'est vraiment pas mon style."

Mais les designer des meubles modernes ne doivent pas désespérer, crise ou non. Parmi la cinquantaine des personnes interrogées se trouvaient deux acheteurs potentiels. Le premier, un Monsieur dans la trentaine, raconte que sa femme n'aime "que ça. - En fait, elle préfère acheter plutôt peu de meubles, mais elle choisit chaque pièce avec soin. Pour acheter une simple table, une table design, bien sûr, elle regarde une dizaine de catalogues, téléphone des heures avec ses copines et ne décide qu'après plusieurs semaines."

Une dame dans la soixantaine n'a encore jamais acheté des meubles design, mais : "J'ai l'intention de jeter quelques-uns de mes vieux meubles et d'en acheter d'autres. Et oui, je choisirai des meubles modernes, style design. Ma fille m'aiderai à les choisir."
Copyright : Laure Malombe

jeudi 12 septembre 2013

Table design, chaise design - les meubles modernes et l'artisanat en France


Des meubles classiques aux meubles modernes : 
tables et chaises design, un feu d'artifice de verre et de métal

Malgré la pression exercée par l'industrie, l'art des meubles faits mains - les tables et chaises design - n'est pas mort en France. Déjà les matériaux on changé : on utilise de moins en moins du bois, partiellement par esprit écologique, mais partiellement aussi pour la raison que le bois est souvent considéré comme une matière "vieille", trop usée dans la fabrication des meubles classiques.

Le verre et le métal, par contre, sont devenus synonymes pour tout ce qui est "meuble design". On utilise le verre brisé et le verre craquelé - il est surtout question de tables en verre brisé ou en verre craquelé, mais aussi de bars ou de petits meubles à rangements - et côté métal, des chaises en aluminium, ou des tables, chaises, garde-corps, bibliothèques ou bars en fer et fer forgé. Selon les designers, le métal représente le plus l'esprit de la vie moderne - sa froideur, sa capacité de s'adapter aux environs et la possibilité de renoncer aux formes classiques et de laisser libre cours à l'imagination.

Justement, l'emploi du fer forgé et du verre craquelé ne fait pas encore d'une table une véritable "table design". Comme dit le terme "design", le meuble moderne est dessiné, inventé et réinventé. Il ne perd pas son efficacité pratique, mais sa destination est réétudiée et il prend toutes les formes tant qu'elles n'empêchent pas son utilisation. Une table design, par exemple, n'a plus rien du carré qu'on attribuait à une table classique. Beaucoup de tables design forment des triangles ou, si le dessus de table se soumet à l'idée classique d'une table rectangulaire, elles "jouent" avec la forme des pieds qui n'ont plus rien des "quatre pieds de base". Des expressions comme "asymétrique" ou "aérodynamique" ne sont plus réservées aux phénomènes naturels, mais appliquées aux pieds des tables ou chaises modernes.
Copyright : Laure Malombe

mercredi 11 septembre 2013

Verre brisé, verre craquelé - le verre en tant qu'ornement


Du bijou naturel au meuble moderne : 
tectites, fulgurites, table en verre craquelé et verre brisé

L'obsidienne n'est pas la seule forme de verre naturel que nous connaissons, c'est-à-dire que les volcans ne sont pas les seuls phénomènes naturels à développer tant de chaleur qu'ils arrivent à vitrifier des minéraux. Il y a, par exemple, les tectites, des fragments de roches issus d'un cratère d'impact de météorite. Ces fragments, souvent carrément expulsés du cratère par la chaleur, ressemblent à des billes de verre qui, depuis la préhistoire, sont utilisées comme bijoux.

Les fulgurites ont également très tôt évoqué l'admiration des humains et servi comme bijoux. Il s'agit de petits tubes de sable qu'un éclair a fait fusionner et transformé en verre.

Ainsi, le verre ne servait jamais qu'aux objectifs pratiques, mais aussi comme ornement. Et c'est dans ce sens que l'artisanat et, plus tard, l'industrie du verre a travaillé : le but était d'augmenter la valeur pratique du verre et, en même temps, de profiter de sa beauté.

La technique de production du verre craquelé est un exemple typique du désir de fabriquer du verre plus solide et, en même temps, plus joli. C'est que le verre, avec tous ses vertus, présente quand même un défaut important : il est très fragile. On dit donc qu'au 16ème siècle, un certain Italien du nom Murano aurait découvert que le verre devient plus résistant si, au cours de sa fabrication, c'est-à-dire pendant le soufflage, on le plonge pour quelques secondes dans de l'eau froide, ce qui provoque des craquelures de surface. Si, ensuite, on réchauffe le verre, il fond de nouveau à la surface, les craquelures sont "captivées" dans l'intérieur et la surface redevient lisse.

La technique du verre craquelé a été redécouverte au 19ème siècle, où on a commencé à s'en servir pour fabriquer des pièces d'ornement comme, par exemple, des vases, censées être plus solides et, en même temps, plus jolies que celles faites du verre "ordinaire". Plus tard, la production a été adaptée pour la fabrication des meubles modernes, tels que les tables à verre craquelé.

Une idée similaire a mené à l'utilisation du verre brisé : ce qui, à première vue, ne semble que perte est recyclé. Pour fabriquer ce que, dans l'art et l'artisanat, on appelle le "verre brisé", des éclats de verre sont chauffés jusqu'à ce qu'ils présentent une surface constante. Le "verre brisé" ainsi fabriqué n'est pas seulement solide, mais aussi décoratif. Comme le verre craquelé, il est souvent utilisé pour les meubles en verre, par exemple pour des tables à verre brisé.
Copyright : Laure Malombe

mardi 10 septembre 2013

Avant la table en verre: le verre dans la préhistoire

Bien avant l'invention des meubles modernes et du verre craquelé
ou du verre cassé, le verre faisait partie du quotidien.

Au début, il y avait - le verre. Non, le verre n'a jamais été "inventé", il existe dans la nature dès que le monde est né... en forme d'obsidienne.

L'obsidienne est ce qu'on appelle une roche vitreuse. D'origine volcanique, riche en silice, elle est vitrifiée par la forte températ ure de la lave au moment de l'éruption. En dehors des régions volcanique, elle est assez rare, mais elle se forme abondamment sur les îles avec forte activité volcanique comme la Sardaigne, Tenerife et l'île de Pâques, mais aussi au Mexique et à Islande. Comparée à d'autres roches - et à l'âge de la terre - l'obsidienne n'est jamais très vieille : elle n'arrive qu'à deux à quatre millions d'années. Après cette période, elle se dévitrifie.

À l'époque de la préhistoire humaine, on était encore loin des meubles modernes avec leurs différentes présentations de verre - table verre craquelé ou table verre cassé. Le verre servait plutôt aux objectifs pratiques. On se servait de sa constitution extrêmement dure pour en construire des objets tranchant pour la construction, la chasse et, bien sûr, on en fabriquait des armes. Une qualité supplémentaire de l'obsidienne la rendait encore plus précieuse : sa capacité de se "recristalliser" naturellement et de se transformer en Feldspath, un minéral plus dur que le verre qu'on utilise aujourd'hui pour rayer le verre.

Mais l'utilisation du verre "naturel" ne s'est pas longtemps limitée aux endroits où il a été trouvé. Il y a 8000 ans déjà, il est devenu un véritable objet de commerce. Des réseaux d'échanges se sont mis en place, surtout autour de la Méditerranée, et on a pu trouvé des objets en "verre d'obsidienne" d'origine italienne dans plusieurs pays, par exemple au Sud de la France.
Copyright : Laure Malombe